D’abord, il y a le court-terme.
Si le mouvement social en Haïti, qui a connu son point d’orgue en 2018-2019, a repris ces derniers jours, c’est une question de date.
En Haïti, le mandat d’un président dure cinq ans : logiquement, Jovénel Moïse a terminé le sien avant-hier, le 7 février soit cinq ans après les élections…
Lui, estime qu’il fallait calculer depuis sa prestation de serment, un an plus tard, et qu’il est donc légitime à rester une année de plus.
Ensuite il y a le plus long-terme… la certitude pour les Haïtiens, d’être privés de la maitrise de leur destin par une poignée de personnes qui détournent les ressources et les richesses dans leur propre intérêt.
A lire : « Comment Haïti est devenu la république des ONG », tribune de Frédéric Thomas parue dans Le Monde le 9 janvier 2020.
Et aussi : la campagne Stop silence Haïti.
Les Haïtiens, les Haïtiennes ne sont pas dupes, ils se rendent compte que si le président actuel n’était pas soutenu par l’International, il serait déjà tombé. Et que l’ONU, les Etats-Unis, la communauté internationale soutiennent la reproduction d’un système dont ils ne veulent plus. Ils parlent de transition, de rupture, justement pour qu’il n’y ait plus ce nouveau cycle de dépendance, de corruption, d’impunité. Et ils pointent la responsabilité des institutions onusiennes qui n’ont cessé de soutenir ce président malgré son incurie, sa corruption, les massacres et la répression.
Frédéric Thomas