Un quart de siècle après l’appel de l’Organisation mondiale de la santé visant à garantir « la santé pour tous » en l’an 2000, le bilan est contrasté. Si d’importants progrès scientifiques ont été réalisés, une large part de la population humaine n’en bénéficie pas. Pire, ses conditions de vie et son état sanitaire se sont détériorés. Les inégalités devant la maladie et la mort n’ont fait que croître. L’accès aux médicaments et au traitement des maladies infectieuses notamment - tuberculose, sida, choléra, paludisme, etc. - reste problématique dans de nombreuses régions du monde. En cause, le modèle de développement dominant qui, d’un côté, contraint les Etats à réduire ou à privatiser les services sanitaires, de l’autre, fait la part belle à une industrie pharmaceutique prioritairement orientée vers les marchés rentables, jusqu’à y créer de nouveaux besoins... Le processus est toutefois réversible. En témoigne le sursaut provoqué dans l’opinion par l’opposition des laboratoires - au nom de la « propriété intellectuelle » - à la distribution de médicaments génériques antisida en Afrique. Les pressions des mouvements populaires, des ONG et de certains Etats ont finalement eu gain de cause. Partiellement. L’idée selon laquelle l’accès aux soins de santé devrait être considéré comme une obligation publique à l’échelle de la planète reste à promouvoir.