L’article de La Libre Belgique, avec les analyses de Frédéric Thomas.
Ils sont déscolarisés, violentés, violés, recrutés par les gangs. Les enfants haïtiens sont les premières victimes des violences qui bousculent le pays depuis des années, aux yeux presque indifférents de la communauté internationale. Rien qu’à Port-au-Prince, l’Onu estime à près de deux millions le nombre d’enfants exposés à une violence extrême, c’est-à-dire des coups de feu, des enlèvements, le meurtre des membres de leur famille. Mais aussi des violences sexuelles, qui ont été multipliées par dix en un an.
Pour Frédéric Thomas, docteur en science politique, chargé d’étude au CETRI (auteur de Haïti, notre dette), il s’agit surtout d’une guerre contre la population. ’Les gangs utilisent la terreur pour casser les dynamiques sociales et contrôler les quartiers. Ils produisent toute une série de massacres et commettent des viols, avec l’indifférence de la police et du pouvoir, qui ne vont pas intervenir. On est face à une accélération d’un processus de gangstérisation de l’État’







