Il ne s’agit pas ce matin de se lancer dans une comparaison macabre entre le séisme de 2010 qui avait tué plus de 280 000 personnes, et celui du 14 août dernier qui a fait 2200 morts - pour une secousse de force équivalente mais située cette fois dans le sud-ouest de l’île, à 150 kilomètres de la capitale Port-au-Prince. Reste que deux semaines après ce dernier tremblement de terre, 600 000 Haïtiens ont besoin d’une aide d’urgence.
Cette aide existe, puisque comme en 2010, l’aide internationale a de nouveau afflué et les ONG aussi, pour remplir des fonctions qui relèvent de la responsabilité publique… Sauf qu’il n’y a plus personne à la tête de l’Etat. Le président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné le 7 juillet dernier. Tous ces chocs ponctuels se surajoutent aux chocs permanents qui malmènent Haïti.
Suite à l’assassinat de Jovenel Moïse, 44 personnes ont été emprisonnées, parmi lesquelles 18 mercenaires colombiens et une vingtaine de personnes de la sécurité haïtienne. On sait qu’ils ont été recrutés par une agence de sécurité basée à Miami, à la tête de laquelle se trouve un Vénézuélien. On connait les personnes directement impliquées, c’est au sujet des commanditaires qu’on n’y voit pas très clair. Ce qui est certain, c’est que c’est le fruit d’un règlement de comptes au sein de l’oligarchie, avec des complicités internes. Malheureusement, il y aura peu de chances d’en savoir beaucoup plus. En Haïti les enquêtes n’aboutissent jamais.
Frédéric Thomas