1. L’initiative : cette résolution est le fruit de la mobilisation d’acteurs européens, principalement belges et français, en lien étroit avec leurs partenaires haïtiens. Elle s’inscrit, en outre, dans le prolongement de la prise de position des 68 députés démocrates états-uniens critiquant la politique de Washington vis-à-vis d’Haïti.
2. La crise politique : la résolution note les « vagues de mobilisations à grande échelle contre le coût élevé de la vie, l’autoritarisme et la corruption » de ces dernières années. Elle reconnait, plus ou moins explicitement, que la crise politique est étroitement liée à la crise sociale et à l’absence de réponse des autorités à ces revendications.
3. L’insécurité : constatant l’aggravation de l’insécurité dans le pays, condamnant la répression des manifestations, la motion « rappelle que les violences en Haïti sont étroitement liées à des bandes armées, dont certaines sont soutenues et financées par l’oligarchie locale ».
4. Le référendum : la résolution ne laisse planer aucune ambiguïté : le référendum voulu par Jovenel Moïse, et prévu pour le 27 juin prochain, est inconstitutionnel, témoigne d’un processus « insuffisamment transparent et démocratique », et soulève de vives protestations dans le pays. En conséquence, l’Europe ne le soutiendra d’aucune façon.
5. Les élections : en contradiction avec sa propre analyse, le parlement européen continue d’appeler les autorités haïtiennes à organiser des élections libres et crédibles. C’est, faute de reconnaître l’échec de la politique internationale poursuivie, et d’oser se confronter à Washington, entretenir un mythe et laisser un blanc-seing à Jovenel Moïse.