La fronde a d’abord gagné les stades. Au stade du 20-Août à Alger, le 15 février, premier vendredi après l’annonce de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, les supporteurs des deux équipes de football après s’être insultés comme de coutume pendant une mi-temps, se sont unis pour crier ensemble : « Non au cinquième mandat, Non à Bouteflika et à son frère Saïd ! » Des slogans repris ensuite par des centaines de milliers d’Algériens dans tout le pays. Dans l’est, qui se juge, à tort ou à raison, victime de discriminations par rapport à l’Oranie, région d’origine d’Abdelaziz Bouteflika, des manifestations imposantes avaient eu lieu dès le 12 février à Kherrata, Sétif, Bordj Bou Arreridj et à Khenchela, la capitale historique des Aurès d’où est partie la lutte armée le 1er novembre 1954. Le maire de la ville qui avait fait accrocher sur la façade de la maison commune un portrait géant du président a dû le faire décrocher en catastrophe par les pompiers sous les huées de centaines de manifestants.